Fête de l’Humanité : 3 jours hors du temps au coeur du festival des diversités

La fête de l’Huma’, c’est LE rendez-vous de l’année pour les militants du droit du travail, de la lutte ouvrière et les fervents défenseurs du communisme. Ce sont aussi des concerts mythiques, une grande scène pouvant accueillir 80 000 personnes pour 3 jours de concerts et un tarif défiant toute concurrence : 35 euros les 3 jours. Alors si en plus à ce prix-là, on nous offre l’occasion de faire la fête solidaire plutôt qu’en remplissant les caisses d’un investisseur, que demander de plus !

Le voyage commence Gare de l’Est

Venant de province, nous avons commencé notre voyage dès la gare de l’Est, il faut y prendre un métro, puis le RER B, celui dont on entend parler à la radio le matin, et enfin un tram pour arriver à la Courneuve, non loin du célèbre Musée du Bourget dont on distingue les pointes des fusées au loin.

L’arrivée se fait à coup de distribution de flyers et d’affiches militantes collées sur les grilles du parc, bref, le temps d’un bracelet mis aux poignets et hop, on est dans l’ambiance ! Ici la couleur dominante c’est le rouge et on rentre dans un monde à part !

Le salon militant de la gastronomie des territoires

De la musique au détour de chaque tente – Photo : jocelynd.fr

Pendant que sous une tente les militants discutaient de révolution, d’évolution et de désinformation, nous voguions de stands en stands découvrant ici la gastronomie Jurassienne, ici la loterie solidaire du Secours Populaire, ici Olivier Besancenot et son NPA, ou encore là, la gastronomie palestinienne après avoir dégusté un rhum arrangé haïtien.

Dans les autres allées, derrière nous, sous un chapiteau, Pierre Emmanuel Barré donnait son spectacle et sous un autre chapiteau on diffusait le film 120 Battements par minutes, salués tous deux par les visiteurs qui ont eu la chance de les voir.

Pierre Emmanuel Barré, c’est complet – Photo : jocelynd.fr

Le plus dur : rester focus sur les concerts

On en oublierait presque notre mission principale de la journée : trouver la fameuse grande scène de la fête. Et pour cause, chaque stand, chaque allée regorge de saveurs, d’odeurs ou de musique. Des concerts, il y en a en permanence dans chaque allée, chaque antenne locale du Parti Communiste bénéficiant d’un stand pour présenter son activité, ses mets et boissons locales mais également ses groupes locaux amenés avec les boissons dans les cartons.

Bref, on en a mis du temps pour arriver à la grande scène, mais on a vu les Ogres de Barback & les Hurlements de Léo faire lever des poings en l’air sous les étendards de l’Humanité et ça, bah c’était chouette.

Le temps de trouver où se cachait la petite scène, de goûter une huître de Bretagne et nous voilà autour de la place des creusois pour écouter le petit protégé de Renaud : Gauvain Sers, chanteur à casquette côtelée en velours marron. Nous avons avec plaisir écouté ses balades nous emmenant tantôt dans la voiture de son père tantôt entre République et Nation … Balade appréciée par le public, mission réussie pour le gamin de la Creuse.

Ce qui se passe à la fête de l’Huma’ … Reste à la Courneuve

On en a vu des choses et certaines nous ont surpris, du stand des nudistes à celui du journal Bolchevik, l’originalité n’a pas de limite à la Courneuve le week-end de la fête de l’Huma’.
Cependant, il fallait qu’on vous parle du concert le plus attendu du weekend, auquel on a assisté et qui mérite quelques lignes.

Le difficile salut d’un grand ami de la fête : RENAUD, toujours debout

Il était presque l’invité d’honneur de cette édition, lui qui chantait dans les usines en Mai 68, lui qui a écrit l’hexagone ou qui médisait Madame Thatcher, lui qu’on chante dans les manifs encore aujourd’hui, le phœnix revenu d’entre les morts pour retrouver les copains, les camarades de la fête. Enfin, ça c’était sur le papier.

L’émotion était grande pour le public, mais aussi pour Renaud, ému de retrouver cette scène, cette ambiance qu’il a déjà foulé à plusieurs reprises pour y chanter ses tubes et retrouver le public, son public.

Un retour difficile pour Renaud, aidé de prompteur, de chaises et de musiciens pour assurer le spectacle, oubliant parfois des couplets et des accords de guitare, comme si la fougue d’antan avait subi le poids des années et des excès. Mais qu’importe, le public est heureux de le retrouver, Renaud et son foulard rouge autour du cou, et puis après tout, s’il se trompe dans ses paroles Renaud, tout le monde les connaît et les chante ! Tout le monde oui, mais pas toutes les chansons, notamment : « j’ai embrassé un flic » qui a laissé dubitative ma voisine de concert plutôt habituée aux coups de matraque qu’aux bisous dans ses contacts avec les forces de l’ordre.

Le salut de Renaud se fait sur l’envol d’un Phœnix au loin sur l’écran et c’est sur cette drôle de fin que nous décidons de rentrer, chemin inverse et hop, de retour à la vraie vie.

Incroyable fête de l’Huma’, on y retournera

On aurait pu vous faire un article interminable tellement on en a vu des choses, tous les groupes qu’on a croisés, toutes les bonnes choses qu’on a goûtées, toutes les convictions qu’on a rencontrées, la pluie incessante qui n’a pas refroidi ni affaibli la détermination militante des camarades qu’on a croisés, mais tout ça, faut le vivre pour le croire, ce microcosme qui te fait voir le temps d’un weekend tous ces gens qui se bougent pour des causes parfois bien loin de chez nous, parfois juste à coté de nos foyers.