Complète depuis de nombreuses semaines, la soirée Reggae de mardi soir a enflammé un chapiteau de la Pépinière, plein comme un œuf dans une ambiance de feu comme savent la créer Tryo et Dub Inc.
Après la mise en oreille bien léchée mais un peu trop sage de City Kay, le public s’est lâché et a vibré à une France multiculturelle et fraternelle, où l’on n’a pas peur de l’autre. Des valeurs universelles mises à mal par le terrorisme et les extrémismes et remises en avant par les deux groupes, chacun avec son propre style, mais tous deux avec le même espoir de lendemains meilleurs !
Entrée en matière sympathique avec City Kay
Avec City Kay, on est bien dans le reggae certes, mais pas celui roots des pionniers jamaïquains, ni dans celui des rastas rebelles. Mais plutôt dans une musique douce et chaleureuse teintée jazzy ou électro. Une entrée en matière sympathique, un peu dandy qui a lancé une soirée beaucoup plus épicée ensuite.
Tryo : L’état de grâce permanent !
Avec Tryo, on sait que l’état de grâce est immédiat. « Ce que l’on s’aime… » et la fête commence. Chaque refrain est repris par la foule qui entre en communion avec cette incroyable bande des quatre qui promène sans faiblir son optimisme militant depuis déjà vingt ans. D’ailleurs, Tryo figurait encore cette année dans les groupes les plus en vue sur les festivals de l’été avec 17 prestations au programme. Toutes des succès populaires comme ici au NJP à Nancy.
Sur scène des drapeaux volent au vent : du bleu, du blanc, du rouge, dans un désordre pas du tout patriotique mais poétique et gai. « Vent debout », comme le titre de leur dernier album, les Tryo alternent les classiques avec les chansons du nouvel album. Ensemble, à trois mille, on condamne les salauds qui pillent le cœur des femmes avant de fumer le calumet de la paix. A peine le temps de souffler un peu, émus d’être si bien ensemble, avant d’entonner « l’hymne de nos campagnes ». Et de redevenir plus sérieux au moment de chanter « notre » douce France à nous, pas celle des Filkenkraut, des Zemour et compagnie. « Hier c’était hier » martèle Guizmo, la France de demain, celle de ses potes Manu, Christophe et Danielito et de leurs milliers d’aminches, n’a pas peur et ne se prive pas de le chanter en chœur.
Hier, c’était hier ! a martelé Guizmo
Le temps de réviser quelques classiques comme la main verte et un explosif « désolé pour hier soir » et c’est déjà l’heure de se quitter en écoutant la Marseillaise…celle de Gainsbare bien sûr !
Dub Inc : Raz de marée furieux !
Le public était encore chaud bouillant après Tryo lorsque Dub Inc est arrivé sur scène. Pas besoin de transition, ça démarre à fond les potars ! Dès le début, Hakim Meridja et Aurélien Zohou -alias Bouchkour- font hurler le public qui en redemande. Avec leur mix de dub et reggae, les Dub Inc enchaînent les morceaux avec une énergie folle.
Aurélien et Hakim, l’énergie folle en live !
« La révolution », « Dos à Dos » «Triste époque» : Pour les textes comme pour la musique l’enchaînement avec Tryo se fait dans la continuité. Ici aussi, on veut respirer une autre France. « Leurs idées empestent, lève-toi et conteste ! » Pas besoin de le répéter, on est prêts à sauter des heures sous le chapiteau pour faire durer le bonheur ! Derrière les deux chanteurs, les musiciens ne sont pas en reste et envoient du lourd. Ça jump sur scène et dans la salle et on en prend plein les yeux et les oreilles.
Le public du chapiteau, chaud bouillant pour Dub Inc’
« I know a place, A warm and sunny land, Between love and stress, it’s so strong »…la foule s’est embarquée en chœur pour ce Crazy island qui aura duré l’espace d’une folle soirée à Nancy.