Une soirée Generiq’ à Mulhouse
Death Valley Girls (USA) – 19h00
« Poupées de cire, poupées de gros sons »
Première étape de la soirée dans les étages supérieurs du Séchoir à l’occasion d’un concert des Death Valley Girls en pleine expo’ « Vacarmes« . Après un petit vernissage, les filles et leur guitariste ont pris place entre l’une des œuvres de Denis Scheubel et l’installation visuelle et sonore de Thibault Dieterlen et Rocco Scaranello sur les coups de 19h00 pétante. Rapidement le public étonnement assez familial se masse autour du communicatif quatuor déjà conquis par l’ambiance tamisée et artistique. Une aura qui dénote avec celle des nombreux clubs indé’ ou ils ont l’habitude de se produire dans leur fief comme dans notre vieille Europe.
Une puissante lumière rouge transperce la salle et les tableaux exposés dans une ambiance chamanique tandis que les premiers rangs autour du groupe s’installe en tailleur sur le sol, à la cool (le concert était gratuit par ailleurs tout comme l’exposition. L’une des autres spécificités du Generiq’ étant de proposer des prestations à un « tarif social » et pour certaines, carrément gratuite). Et ça on apprécie et on salue !
Des groupes californiens de jeunes femmes à guitares grasses on en a vu une palanquée, mais aucunes n’avaient pu se targuer de faire apparaître Iggy Pop himself dans un clip (ok il mange un burger pendant 3min, mais c’est l’iguane quoi !) Iggy validant le projet, on se fait pas trop de soucis pour la suite. Death Valley Girls, ce n’est donc ni du Deap Vally ni du Hole mais un gang de filles assez libre qui s’articulent autours de grosses reverbs caverneuses et d’un guitariste de métier et de talent amateur de Fuzz Maestro. Un set aussi ténébreux que l’album Darkness Rains paru l’année dernière, sans pour autant tomber dans le lugubre/morbide. Une sorte de famille Adams plutôt abordable et adorable. L’ambiance familiale, bonne enfant a largement permis un côté plus fun au set, s’octroyant des moments de breaks et de dialogues avec l’audience qui à plutôt bien réagis au chansons bruitistes mais colorés des charmantes américaines. Conquis mais pas abasourdis, à revoir dans des conditions plus « habituelles ».
Wormhole (FR)
« Brockhampton from 68 »
Hop, Hop ! Après le set des Death Valley Girls tout juste fini. On se dirige du côté du Noumatrouff à quelques bornes de la pour enchaîner avec la soirée Hip-Hop. A la bourre, de mémoire d’homme on avait jamais mangé aussi vite un vieux Big Mac pour être dans les clous.
Première partie régionale de l’étape avec les 3 jeunes de Wormhole. Nouveaux venus débarqués dans le Rap Game de Besac’, les deux jeunes hommes accompagnée d’une chanteuse mélangent des sonorités Trap taille costard à l’américaine avec un côté plus mélodique voir jazzy grâce à l’accompagnement vocal plus pop de la chanteuse.
Le duo au micro apportant une contre-balance à cet univers street bien sombre. Wormhole semble savoir ou il va et il y va en mode bilingue avec l’assurance que peut avoir la jeunesse, en cherchant ses propres codes et intégrant par défaut ceux de ses pères. Dédicace aux gilets pare-balles, pas forcément de circonstance chez nous (merci Brockhamption et Cie) mais on ne pourra pas leur reprocher un quelconque effort de mise en scène.
Pour l’un de ses premiers concerts en public, la formation a eu le mérite malgré un démarrage poussif et un son ultra compressé, de faire « le taff » et de s’octroyer quelques moments bien catchy et pogo-friendly. A suivre !
Sirap (FR)
« Quand Pavard se pavane en Gucci »
Avec l’Ordre du Periph, Sirap fait partie de cette jeunesse parisienne qui fait monter la sauce Samouraï de la scène Trap de la capitale. Influencé par la face festive de la Lean US et la Trap sombre du regretté XXX ou du bordélique Gucci Gang et assimilés . Sirap est ce paradoxe touffu, symbole d’une génération abandonnant Facebook et ses codes déjà en désuétudes pour des plateformes plus directes et sans filtres en arborant fièrement les codes vestimentaire d’une génération.
Bien connu des médias spécialisés et cartonnant comme nombre de ses compères du même âge sur les plateformes de streaming (Seulement 3000 followers FB pour des centaines de milliers de streams sur Spotify… v’là le clivage). Le parisien est venu avec son Crew et une bande de potes (dont un gilet jaune, ils sont partout). Et il faut le dire, sait retourner sa foule (qu’on assumera déjà conquise). Une foule en mouvement, qui se lâchera bien évidemment plus que durant le set de Worm Hole.
Plus compacte, plus présente, elle (la foule) mélangera les adeptes lyriciste du parisien et les adorateurs du Crou, parfois Métalleux de métiers pour certains. Bon petit set pour Sirap qui n’en démord pas et qui accompagné de son Dj et d’un MC de circonstance, nous laisse dans de bonne conditions pour la venue du monstre C4di114C qui regarda du haut du balcon, indolent le set du jeune rappeur.
Sirap est à retrouvé au Festival Panoramas le 12 Avril à Morlaix
C4di114C (FR)
« Le vilain croque-mitaine de la chanson française »
Stephane Bellanger est un artiste multiple, membre de la cultissime secte et ovni musicale Stupeflip, troll à ses heures perdues, l’homme à la personnalité multiple est un bien étrange trublion. Une apparition à l’émission La France à un Incroyable Talent, des court-métrages aussi glauque que les clips de Tool en témoignages supplémentaires à la stupéfiante discographie du bonhomme.
Tête d’affiche si l’on peut l’appeler comme tel de la soirée, il revient sur le devant de la scène suite à l’annonce surprise de son projet Solo sous le code name C4di114C, suivi d’une belle tournée des Smacs dont une étape Mulhousienne à l’occasion du festival Génériq’. A peine le temps de digérer un album cru, clivant aussi foutraque que pointu par moment. On ne savait pas franchement comment articuler cette étrange galette dans la dynastie du Crou. On attendait donc tout et pas grand chose de ce projet solo et des interrogations multiples planées autour du format scénique de cette tournée.
La bonne surprise c’est qu’on ne s’attendait vraiment pas une scénographie aussi poussée pour la tournée. Outre les traditionnels habillages et dégaines qu’on à pu retrouver dans l’imagerie du Crou, sur scène C4di114c ne fait pas les choses à moitié et à su s’entourer des membres qui compte, grimés, effrayants et diablement efficaces. Mention spéciale aux lumières en contre plongée oscillant entre le verdâtre marécageux et le rouge sang, illuminant le masque de chair de l’animal C4di114C. Un monstre attachant.
Stup Virus, la dernière galette en date avait laissé les mordus de cette inexplicable secte musicale sur leur faim. Avec une annonce surprise et un projet DIY adoubé label « Stup » mais 100% libertaire. Stéphane signe un album creusant la sphère de la tragi-comédie, le clair obscure entre le ridicule punk et le gravissime rap. On ne saurait le qualifié de concert Hip-Hop ou purement Rock Indé tant les panoramas sonores à pu varier entre certains titres. Entre comédies Punk presque industrielle et brulot street. Dans tous les cas, les fans des deux bords ont été comblé par un set habité, bordélique et pourtant professionnel jusqu’aux bouts des ongles.
Vous aimez le Crou, vous adorerez bien évidemment C4di114C ! Ça tombe bien, le vilain lyriciste de l’absurde reviendra ce printemps et cet été pour hanter quelques dates en festivals !
Merci à l’équipe du Noumatrouff de Mulhouse pour l’accueil.