Salut Lowkey, est ce que tu peux te présenter ?
Alexandre Lorenzo de mon vrai nom , je suis né à Lyon et j’ai grandi en Bourgogne , plus précisément à Beaune bercé par le doux bruit des tirs bouchons …
Du plus loin que je me souvienne j’ai toujours bercé dans le monde de la musique…mon Père médecin , mais également pianiste de jazz avec son groupe , m’a mis derrière un clavier dès l’age de six ans .Classique , jazz , rock , je suis passé par tout les stades possibles jusqu’à découvrir ces rythmes répétitifs. Depuis la fin des années 90 l’organisation de soirées , les magasins de vinyles et bien sûr le djing derrières le manettes de l’Anfer sont devenus mes activités principales.
Comment es tu tombé dans la techno ?
tout simplement à ma 1ère soirée électro , Borealis 1995 aux arènes de Nimes, c’était LA révélation….même si deux heures avant la soirée pour moi la techno était une « sous musique » car assistée par ordinateur -étant moi même musicien j’avais très peu de considération pour ce style musical dont je ne voyais pas l’intérêt- mais comme on dit il n’y a que les **BIP** qui ne changent pas d’avis ….et j’ai vite changé d’avis….mais je crois que ce qui m’a le plus impressionné de prime abord ce n’est pas tant la musique mais l’énergie qui se dégageait du public…
Ton nom est associé à ton compagnon de route : Kardinal, peut tu nous parler un peu de cette rencontre et de votre travail ensemble ?
Laurent (Kardinal) a commencé quasi en même temps que moi de mixer dans les petites soirées bourguignonnes et il s’est très vite mis à la production….j’ai signé plusieurs de ses premiers morceaux sur mon label de l’époque Freaks’ion et on n’est venu assez naturellement à travailler ensemble….et on s’est tout de suite rendu compte que nous étions très complémentaires , son coté rythmique et mon coté mélodique a tout de suite fonctionné .On a du coup monté assez vite notre label Goog et ça a tout de suite très bien marché . Plus récemment un tracks comme « bells Angels » sortie sur le label de Markantonio (Analytictrail rec) est le parfait reflet de notre collaboration …
Vous avez signé (avec Kardinal) la BO du film « we had a dream » d’Héretik qui raconte une partie de l’histoire des raves en France.
Quel est votre rapport avec le monde des raves et de l’underground ?
Et bien à vrai dire il n’y en a pas vraiment…le seul rapport avec le monde des raves est l’amitié immédiate qui c dégagé avec plusieurs producteurs de ce monde là, Popof , Noisebuilder , Beuns pour n’en citer que quelqu’uns …
Dans ce milieu où pas mal d’artistes avaient souvent la grosse tête , ces gars nous ont paru simples , cool et diablement doués dans leur domaine , ça a tout de suite collé.
Par contre nos origines électroniques viennent du club…Nous avons grandi au son des jeff mills , derrick may et autre Laurent Garnier dans ce temple de l’électro qu’était L’Anfer à cette époque…mais il est vrai qu’au début , nos productions étaient un peu un mélange de cette influence de la scène américaine ou anglaise et de cette scène free que l’on avait découvert par le biais des productions des hérétiks et autres collectifs….Je pense que le succès de Goog vient de là…le mélange…
Vous êtes les représentants français d’une techno. différente de celle des charts des grandes radios, quel est ton point de vue sur cette partie de la musique electro ?
Et bien il faut de tout pour faire un monde , effectivement notre musique est plutôt underground et ne risque pas de se retrouver sur les ondes traditionnelles , nous revendiquons une musique sans concession et acceptons le fait qu’elle reste plus ou moins dans l’ombre … mais il n’y a pas de frontière pour ce style de techno et elle s’exporte plutôt bien donc ça nous va très bien comme ça .
Après on regrette bien sur que les grands médias tirent plutôt vers le bas la culture musicale et c’est valable non seulement pour la techno mais également pour le rap , le rock etc …si on veut rester optimiste on peut se dire que maintenant , à l’heure d’internet , les gens ont tout ce qui faut pour chercher et découvrir autre chose que ce que l’on leur sert à longueur de journée .Après il ne faut pas non plus jeter la pierre sur toute la musique commerciale , on peut penser ce que l’on veut d’un groupe comme les Daft Punk mais ils ont quand même popularisé l’électro à une certaine époque ….même si maintenant leur musique à bien changé et ne fait plus évoluer l’electro , leur production est toujours de qualité…
Peux tu nous expliquer la façon dont vous travaillez avec Kardinal, comment tu composes tes tracks ?
Nous travaillons sur Cubase depuis le début et avons laissé depuis peu nos synthés analogiques pour ce concentrer sur une techno un peu plus épuré et essentiellement rythmique …nous utilisons principalement des samples avec une sélection drastique au niveau de la qualité du son. On se sert quand même toujours de quelques effets hardware comme notre reverbe lexicon ou notre compresseur TC electronics qui sonnent quand même mieux que les plugins …on commence tjrs par faire notre boucle qui nous prendre souvent plusieurs jours et ensuite on travaille sur la structure … le squelette du track….Puis ensuite vient le moment des arrangements et de la masterisation , domaine ou Laurent montre tout son talent de producteur et son coté limite maniaque de la qualité sonore pour le plus grand plaisir de nos oreilles 🙂
Enfin, tu sais que notre site parle essentiellement de festival où d’ailleurs la techno. a une belle place dans les programmations, as-tu une anecdote à nous raconter sur un passage en festival ?
C’est toujours un grand plaisir de jouer dans ces grosses structures , les techniciens sont toujours très pros et les organisateurs super carrés , c’est peut être pour ça que je ne vois pas d’anecdote notoire à te raconter …pas drôle la vie d’artiste hein , héhé 😉