La traditionnelle nuit du blues programmée le premier samedi soir du NJP a tenu ses promesses. Popa Chubby, invité en tête d’affiche a constitué un excellent plat de résistance mais le public a aussi apprécié les Buttshakers en entrée et la performance de Greg Zlap à l’harmonica en dessert.
The Buttshakers : A Funk les manettes !
Leur set a tenu ses promesses en passant par tous les rythmes qu’ils affectionnent, du funk à la soul avec de chauds détours vers le blues et le gospel. Charismatique, Cira utilise la formidable palette de sa voix pour embarquer le public sur ses chemins qui trouvent leur point de départ dans une enfance à Saint-Louis (Missouri). Sur scène, elle est bien soutenue par une section de cuivres composée d’un trombone et d’un saxo baryton qui montreront leur talent dans de longs solos. Face à un chapiteau toujours lent à s’éveiller, l’énergie de la séduisante Ciara Thompson a fini par enflammer le public en fin de set avec une chaude reprise de Back in America.
Popa Chubby : La master classe !
Avec Popa Chubby, pas de pédales sophistiquées à ajuster, pas de synthé, pas de réglages interminables : cinq minutes de balance et c’est parti pour une heure et demie de course folle sur le manche.
Campé sur son tabouret haut, un bandana sur la tête et son increvable Stratocaster sur les genoux, il lance un vibrant Hey Joe, comme un hymne de ralliement pour un public conquis d’avance, tant les apparitions du New Yorkais sont familières du NJP. Le patron est là et nous embarque entre Blues et Rock made in US. C’est puissant, hyper électrique, quelquefois presque guitar heroes mais toujours rempli d’humanité. Elle transpire au travers de longs rifs, soutenus, et c’est nouveau, par un accompagnement à l’orgue plus présent.
On pourrait craindre de n’être touché que par l’aspect performance tant Popa Chubby peut jouer à atteindre les limites de son instrument. Et pourtant c’est l’émotion qui nous scotche, là, devant cette vieille guitare tellement patinée qu’elle ferait pâlir d’envie un antiquaire ! Et même lorsqu’il nous sort comme nouveauté, un bon vieux rock qui nous rappelle nos débuts adolescents sur le manche de notre première guitare et bien ça marche quand même ! Et que dire du final en forme de traditionnel Hallelujah. Thank You, Master Popa, les disciples ont été touchés par la grâce !
Greg Zlap : De l’harmonica comme un catalyseur !
Greg Zlap, l’autre roi de Pologne comme s’amuse à l’écrire l’Est Républicain, était très attendu sous le chapiteau. Précédé par la renommée de ses dix ans passés au côté de notre Johnny national, il lui restait à démontrer sur scène tout son talent. Après une entrée rythmée par la basse et la batterie puis la guitare, les premières notes d’harmonica résonnaient enfin et embarquaient immédiatement le public.
Avec une énergie communicative, Greg Zlap passe du rock au blues en envoyant de longs solos qui ont littéralement électrisé le public. Les morceaux de son dernier album « Rock It » sont taillés pour la scène et il les porte parfaitement.
Les échanges guitares harmonica cinglent comme des coups de fouet. Et lorsque le tempo se calme un peu pour une reprise des Portes du pénitencier, hommage discret à son célèbre mentor, Greg Zlap sait transmettre l’émotion des grands classiques de l’harmonica blues. Avant d’achever sa conquête en entamant un enchanteur tour de chapiteau au plus prés d’un public chaud bouillant, qui en a redemandé longuement dans la nuit nancéienne.