Livereport / Watts à Bar 2017 : L’alpha et l’omega ? Paix, unité et tolérance ! / Bar le Duc (55)

Alors que la première soirée avait de nets accents Rock and Roll, juste entrecoupés par les envolées pop-folks de la Rue Ketanou, la seconde journée du festival Watts à Bar avait une tonalité World’music qui a fait vibrer le public sous le chapiteau posé dans le parc du Chateau de Marbeaumont.

Métissages, Méti-sons

Bien chauffés par l’entrée en matière de Los Kalkanos, un groupe lorrain à la bonne humeur festive parfaite pour donner le tempo, les 3000 festivaliers ont réservé un accueil tout aussi chaleureux à Zoufris Maracas. Avec des textes ciselés qui baguenaudent entre humour et mélancolie, qui mêlent rage, envie d’en découdre et émotion d’un sourire, qui métissent les sentiments en un cocktail terriblement humain, les cinq musiciens ont fait chalouper le chapiteau sur des rythmes qui empruntent aux manouches, aux latinos, au Brésil tout autant qu’à la Jamaïque. Guitares, accordéon et trompette bouchée, ont fait danser un public d’abord un peu distant avant de succomber avec enthousiasme aux assauts des deux Vincent et de leurs complices. Histoire d’oublier un peu cette « chienne de vie » et ses chemins tordus et, le temps d’un festival, « la masse des civilisés dans laquelle les cons abondent ». Bref, tout ceux que l’on doit apprivoiser tant bien que mal avec tolérance !

Alpha Blondy, en militant infatigable

 

A peine le temps de se détendre aux accents rythmés de la fanfare Poulidorkestra dont les rythmiques sont autant d’hymnes à la fraternité, que le public se pressait à nouveau sous le chapiteau pour accueillir Alpha Blondy, tête d’affiche de la soirée. Séquence émotion d’entrée avec « Jérusalem, je t’aime » qui lançait un set placé sous le signe de la tolérance et de l’unité. Tout au long de son spectacle, l’inusable militant Ivoirien a embarqué le public dans son désir de paix et d’humanité. Avec son reggae très roots, parfaitement soutenu par des musiciens et deux choristes impeccables, Alpha Blondy n’a pas pris une ride lorsqu’il s’agit de nous entraîner sur des rythmes imparables. Engagé, quelquefois à l’excès lorsqu’il prend des allures de prêcheur évangéliste, le maître du reggae africain a réchauffé la nuit Meusienne, un peu frisquette, par son charisme, son talent et son discours d’amour universel. Difficile de ne pas s’émouvoir à l’enthousiasme d’un chapiteau hurlant à l’unisson pour réclamer la paix alors qu’il égraine la triste liste des pays en guerre. Merci Maître Alpha pour cette belle leçon d’humanité donnée sur un reggae de belle facture.

Fin de soirée hip-hoppo dubo techno reggae…voire plus encore !

Mélange d’influences, la musique de Taiwan MC n’a pas laissé beaucoup de repos à nos guiboles intenables et chahuteuses. Le chapiteau a vite repris la danse pour suivre les musicos sur leurs tempos hybrides à « l’esprit reggae plus que rasta ». Avec talent et une voix grave qui sait s’adapter à tous les styles, Taiwan MC assure un groove qui ne lâche rien et qui tient en haleine son public d’un bout à l’autre. Dernier venu de la soirée, après un petit coup de fanfare réparateur, Raggatek Live Band a fini d’achever nos mollets endoloris avec une fin de nuit style dancefloors où les emprunts aux styles reggae, dub, techno et autres drums-bass se mélangent pour faire monter encore l’ambiance sous le chapiteau.
Finissant de transformer celui-ci en un superbe lieu où toute la soirée, les vibrations étaient celles d’un monde multiple, métissé et épris de paix.