La soirée blues c’est une institution dans la programmation du NJP de Nancy. Le premier samedi du festival, le chapiteau rend hommage à la musique des origines. Les fidèles sont là pour pleurer ensemble, au son des guitares qui gémissent, sur toutes les « babies » à jamais disparues et dont leurs saintes prières implorent le retour…Et le mega-concert programmé pour le quarantième anniversaire au même moment au Zénith avec Texas, n’a pas fait varier le rituel !
Les adeptes n’ont pas trahi pour les sirènes texanes et sont restés fidèles, même si l’on ne se bousculait pas samedi sous le chapiteau (faute à une programmation un peu déroutante pour les « puristes » ?).
Des nancéiens pour ouvrir la soirée
Les nancéiens de Hoboken Division ont ouvert la cérémonie. Les jeunes disciples n’hésitent pas à bousculer les traditionalistes: du blues, ouais, mais posé sur des boîtes à rythmes rock qui te filent un léger coup de vieux aux tempes grisonnantes, très présentes dans la salle ! Mais la superbe voix de la prêtresse et les rifs ajustés de son complice font pardonner bien des blasphèmes.
Mathis Haug : un set à 2 sur scène
Avec Mathis Haug, on est plus dans l’offrande. Une musique bien léchée qui balance entre folk et blues présentée dans une composition minimaliste : Mathis à la guitare et Stéphane Notari aux percussions. Pas de quoi mettre le feu au chapiteau mais un beau set en état de grâce entre public et musiciens. Ici, on est entre fidèles adeptes des mêmes tempos lents et des mêmes solos de guitare dont Mathieu gratifie le public avec classe, à intervalles réguliers. Un public sous le charme qui lui a même souhaité son anniversaire !
Little Freddie King tape dans le dur !
Avec Little Freddie King, on tape dans le dur : le grand prêtre, venu tout droit de la Nouvelle-Orléans le saint des saints, a revêtu les habits sacerdotaux : costard à rayures, cravate éclatante, chapeau vissé sur le crâne et lunettes noires. Et surtout des incroyables pompes bicolores qui te transportent direct au temps divin des origines du blues. Les têtes chaloupent dès le premier morceau : c’est solide, classique mais tellement, tellement bon !
Une heure de pur bonheur pour les adorateurs de la musique bleue ! Une voix bien posée, une maîtrise du manche parfaite et des apôtres super-huilés à la basse, à l’harmonica et aux drums ! Un petit sourire qui transcende les générations et le Miracle a lieu: Daddy Blues officie depuis plus de cinquante ans… sans vieillir! Et quand le gourou entame quelques pas de danse malgré les raideurs de l’âge, on frise l’extase ! Bon Dieu, le blues ça conserve !
Pas de place pour le doute, la grand-messe du blues, c’est là !
Jonny Lang : un p’tit jeune pour finir la soirée
Pas de problème d’âge pour le dernier invité de la cérémonie : Jonny Lang est le jeunot qui monte dans l’univers du Blues. Jeune, certes, un peu blanc, ouais, mais ici, on s’en fout : pour tous le soleil est bleu, définitivement Blue ! Et quelle pêche et quelle voix de vieux bluesman ! Celui que l’on compare souvent à Steve Ray Vaughan entre par la grande porte dans la Sainte-Famille! Certes, (pêché de jeunesse ?) pour convaincre les adorateurs pas besoin de mettre tous les potards à fond et quelques décibels de moins ne nuiraient pas au bonheur. Mais le guitariste est diablement efficace et ses rifs sont bien conformes à la liturgie !
Du lourd pour clôturer une soirée construite avec finesse et talent…comme toujours !
OH ! My Babie, please, don’t come back !
on s’est déjà donné rendez-vous à la cathédrale de la Pép’ Nancéienne pour pleurer ton absence ensemble à l’automne prochain …
Phil’