Quel bonheur de retrouver le jardin du Michel plein de festivaliers après une si longue disette. Même en jauge réduite, 4000 spectateurs maxi par soir, l’ambiance est là dans une inattendue douceur. Les bénévoles aussi sont revenus par centaines et tout roule comme au bon vieux temps dans le fabuleux jardin. Le Michel, en véritable rock star, enquille les selfies, comblé par le retour de ses si nombreux(ses) fiancé(e)s.
Premier soir, première ambiance !
Gros programme pour débuter les fiançailles. Exit la seconde scène sur l’eau, remplacée par un corner où s’enchaîne les DJ entre deux concerts. Sur la grande scène, les rockeurs de KO MO ont lancé les hostilités avec un solide set où les deux nantais assurent le show sur un mix d’influences rock blues mâtiné de pop des seventies. Le public s’enflamme déjà avec ce duo explosif. Suit un autre duo avec les français de Bandit Bandit au son très influence rock sombre mais totalement actuel. Un mix d’ancien et de moderne, élégant, qui fonctionne bien avec des riffs entêtants et lancinants de l’un qui résonnent avec la voix de l’autre. Le couple impressionne avec ses textes coups de poing dans un gant de velours.
Last Train : En voiture Simone !
Last Train au JDM 2021
Pas difficile d’embarquer dans ce Last Train. Jeunes mais plein d’expérience, la quatuor Alsacien d’origine, a séduit le Jardin Du Michel par son rock à la fois respectueux des canons du genre mais aussi moderne et décoiffant. Last Train remet les guitares au centre du village pop-rock et c’est bon. Avec un jeu de scène pêchu et un son parfait, ils ont conquis le public jeune du JDM. Mais aussi, et c’est plus méritoire, les tempes grisonnantes, souvent un peu réticentes à laisser la nostalgie au vestiaire pour s’enthousiasmer pour des jeunots ! Avec Last Train, le rock ce n’était pas mieux avant, c’est toujours aussi bien maintenant !
Naâman : Reggae universalis !
Naâman au jardin du Michel 2021
Avec Naâman, on sent vraiment le plaisir des retrouvailles avec le public. Ce public de festival, de concert, de rassemblement qui est celui d’un des leaders de la Reggae French Touch. Le public du JDM est, on ne peut plus coopératif : depuis le temps que l’on n’avait plus bougé les bras en foule et en mesure dans la rue Aristide Briand ! Naâman reprend les classiques tout en distillant des morceaux du nouvel album, plus calmes presque langoureux…influence d’une vie à Goa en Inde ? Mais le rythme est vite de retour et bien là : on enchaîne avec le pas de course reggaelementaire ! Genoux bien haut, la foule chavire, chaloupe, chante, champagnise, chancelle avant de se laisser chamboulée complètement par un des chouchous du JDM. Et quand Naâman exhorte « Tout le monde, Tout le monde » à chanter, la messe est dite et l’énergie communicative. Quel bonheur que cette piqure de rappel du vaccin reggae !
Biga Ranx : La voix qui transporte !
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Biga Ranx, c’est une voix et un univers unique. Dès son arrivée sur scène, on entre dans son monde : Reggae bien sûr mais aussi tellement ouvert à d’autres influences. Ça claque, ça tambourine, ça zig-zague, ça déroute avant de te ramener à son projet. Son style vapor dub mélange électro, dub, Lo-fi et sonorités urbaines. Mais pourtant, il y a une vraie unité sonore autour du bonhomme et de son DJ. Avec une présence sur scène implacable, le public passe d’un univers à l’autre sans se perdre. « Jardin du Michel, où veux-tu que je t’emmène ce soir » hurle Biga Ranx « Ailleurs. On s’en fout ! pourvu que tu pilotes ! » semblent répondre les Jardiniers. Trop heureux de réviser les classiques comme Petit Boze ou de se laisser conduire sur les pistes de la mixtape St. Soleil sortie en mai dernier. « Il n’y a pas de responsabilité plus grande que la vie ! »conclut Biga Ranx. D’accord avec toi, man !
