Bien connu de la scène française et source d’inspiration pour de nombreux groupes, les trois musiciens de La Rue Ketanou se placent dans la tradition des chanteurs de rue, des chanteurs populaires capables de faire rire, pleurer, de raconter des histoires et de mettre aussi le doigt sur ce qui ne tourne par rond et ce qui les révolte. En résumé, La rue kétanou c’est fait au fil du temps un nom, notamment par ce qui est dans leur ADN, le spectacle vivant, puisque le groupe est issu du monde du théâtre de rue !
Les nouveaux titres de cet album ont été testé cet été dernier avec une tournée marathon de 10 mois de laquelle à débarquer l’album Allons voir.
Allons voir : changement et/ou la suite ?
Sortir un sixième album, c’est un sacré défi, et des les premières notes de l’album, on retrouve le style de la rue kétanou. Le trio reste fidèle à son style à la fois engagé, réaliste et humoristique.
Avec une nouveauté cependant, nous avons remarqué de suite l’absence de l’accordéon sur les premiers titres, remplacé ici par un harmonica, mais pas d’inquiétude, il revient bien vite sur l’album! Les guitares sont tantôt folk, tantôt gitanes ou sud américaines selon les thèmes, les choix et l’ambiance. Une nouveauté cependant, c’est un style très inspiré des sonorités d’Amériques du Sud.
Cet album et le premier single éponyme : Allons voir sonnent comme des indices, les fans attendaient un album clairement tourné vers le voyage et les fans (nous compris) ne sont pas dessus.
Allons voir est un album moins festif que les précédents, plus conscient que les précédents, l’écriture a évoluée, comme ses auteurs et le contexte sans doute.
Un album qui dénonce, une plume (encore) plus consciente
Des titres plus conscients, comme Interdit qui fait la liste de toutes les interdictions qui brident notre vie, ou L’âge nucléaire, une chanson postapocalyptique.
Le grand Chelem dénonce l’immigration et ses problèmes, Le chien évoque les nombreux abandons de chaque été le long de la route des vacances. Les dessous de tables, dénonce la corruption.
La plume a évoluée mais reste celle de La rue Kétanou, contestataire et engagée.
Heureusement, des textes plus légers aux mélodies plus enjouées viennent égayer cet album comme le Capitaine de la barrique, chanson de marin, ou les mélodies de La guitare sud américaine qui arrivent à point nommé pour détendre un peu l’atmosphère. Un tour nous invite à partir en vacances. Negrita, L’alignement des planètes, La distance : les chansons d’amour présentes dans l’album traitent plutôt de rupture et d’éloignement, sans doute plus réaliste encore une fois et moins idéaliste qu’avant. La vie a sans doute forgé une expérience pas forcément joyeuse de la vie amoureuse et de ces déboires mais comme dit : « ils ont besoin d’aimer, ils ne savent rien faire d’autres… »
Allons voir se termine par une très belle chanson hommage, Patricia, hommage à Patricia Bonnetaud, décédée en février 2012.
Fondatrice du label Yelen Musique et ensuite de Ladilafé Production, elle a notamment fait sortir de l’ombre des groupes comme Tryo, Babylon Circus ou encore Mass Hysteria. Une chanson un peu manouche pour un adieu, un bel hommage.
En bref, Allons voir : Un voyage avec des hauts et des bas
Avec un ton clairement plus engagé que les précédents, le ton y est plus conscient, plus réaliste. L’ensemble des textes est présentés sur des mélodies inspirés des sonorités d’Amérique Latine, la présence de l’harmonica vient contrasté avec l’accordéon de la Rue Kétanou, l’écriture idilique des chansons d’amour a laissé place à une écriture plus terre à terre mais toujours poétique.
Alors si vous voulez voyager et écouter toutes les histoires que la rue kétanou a encore à vous raconter, n’hésitez pas à prendre la route et à aller voir.
Allons voir, 6ème album de la Rue Kétanou et invitation au voyage